L’élévation du Château
Le Château de Sassenage s’élève donc avec l’aide de Denis Salvaing de Boissieu, au pied du Vercors, non loin des ruines du Château féodal de la famille de Sassenage. L’architecte valentinois Laurent Sommaire est chargé des travaux qui vont nécessiter huit années (1662-1669).
Il est bâti en pierre calcaire de Sassenage et se situe au cœur d’un magnifique parc, que l’on fait alors aménager en jardin à la française.
Le cycle d’Enée : le message de Joseph de Sassenage
Au décès de son père en 1679, Joseph-Louis-Alphonse (1662-1693), hérite de la bâtisse et fait réaliser un décor allégorique à la gloire des Sassenage dans la grande salle du rez-de-chaussée, aujourd’hui appelée « salle des états ». Sculptures en stuc et toiles du peintre Louis Cretey soulignent les valeurs fondatrices de l’aristocratie guerrière du Grand Siècle : valeur militaire et protection de la lignée.
Les tableaux de Louis Cretey reprennent des scènes mythologiques tirées de l’Enéide : au fil des épreuves que rencontre Enée, (jeune troyen, ancêtre mythique des romains, et dont les parents ne sont autres qu'Anchise et Vénus). La famille Bérenger-Sassenage expose au regard des visiteurs un ensemble à sa propre gloire, faisant siennes les qualités du jeune héros.
Enée et la Sibylle de Cumes
© Château de Sassenage
Ce tableau dépeint la rencontre entre Enée et la Sibylle de Cumes, prêtresse qui communique avec les morts. La Sibylle est ici médiatrice entre Enée et le monde des Enfers, dans lequel elle guide le jeune héros.
Vénus demande des armes à Vulcain pour Enée
© Etienne Eymard Duvernay / Château de Sassenage
Dans cette scène, tirée du livre VIII de l’Enéide, Vénus demande à son époux Vulcain de forger des armes pour Enée et ses compagnons. La guerre étant devenue inévitable, la déesse s’assure ainsi que son fils remporte les combats.
À la mort de Joseph de Sassenage en 1693, la quasi-totalité des meubles du château sera cependant vendue afin de rembourser des dettes. Les descendants préfèreront d’autres demeures au Château de Sassenage, qui sera délaissé pendant 80 ans.
Photo du bandeau © Etienne Eymard Duvernay / Château de Sassenage
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