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19e siècle : le romantisme « sans clichés »

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Le parc « dans l’œil du photographe » : Raymond-Ismidon-Marie de Bérenger

Passionné d’horticulture, Rayond-Ismidon-Marie remanie le parc du Château dans un style romantique, en cadeau de mariage pour son épouse. En 1853, 3000 arbres et arbustes sont alors plantés ! Le marquis photographie le Domaine, les environs et sa famille, notamment son épouse, dessinatrice talentueuse. Le parc, fruit d’une évolution sur plusieurs siècles, est aujourd’hui un patrimoine protégé. 

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Le petit-fils de Raymond-Pierre, Gabriel, épouse en 1810 Cécilia de Boisgelin. En 1811 naît de ce mariage Raymond-Ismidon-Marie de Bérenger (1812-1875).

Raymond se trouve orphelin de père très tôt, puisque Gabriel décède à Dresde en 1813, sur le champ de bataille. Cet officier d’ordonnance de Napoléon tombe lors de la dernière victoire importante que connaît l’empereur en Allemagne, contre les forces austro-russo-prussiennes.

Après avoir entamé une carrière politique à Paris, Raymond-Ismidon-Marie y met brutalement fin en 1848, lorsque tombe la Monarchie de Juillet.
Il partagera alors sa vie entre la capitale et son château à Sassenage. 

 

Château par Guédy

 


Un artiste au jardin

Dans ses terres, le Marquis s’adonne pleinement à sa passion pour la photographie. Paysages locaux, château, parc, membres de la famille : rien n’échappe à son œil d'artiste, qui capture essentiellement ses clichés en 1853.  

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La ferme du Château de Sassenage. Photographie de Raymond de Bérenger,1853 © Château de Sassenage / Archives

Friand de tableaux paysagers et passionné d’horticulture, il remanie le parc du Château dans un style anglais, créant ainsi des vues poétiques sur le Vercors, le Château et la Chartreuse, et faisant la part belle à une nature -en apparence- sauvage. Chemins sinueux et espaces secrets se côtoient pour donner au parc du Domaine de Sassenage une atmosphère romantique…

Aujourd’hui classé Monument historique, le jardin a atteint sa maturité : le tableau imaginé par son auteur prend vie dans toute sa majesté. Le parc est ouvert à la visite gratuitement, chacun peut venir admirer les arbres remarquables ou encore flâner le long de la promenade du Couchant.

Si Raymond se passionne pour la photographie, son épouse préfère le dessin et la peinture, pour lesquelles elle se révèle particulièrement douée. Constance-Marie-Lucie, dite Lucie, apprend notamment à représenter les paysages grâce à Ernest Hébert, qui immortalisera ses traits à plusieurs reprises.


Ernest Hébert

Cousin de Stendhal, Ernest Hébert (1817-1908) est formé à la peinture et la sculpture auprès de plusieurs maîtres : Benjamin Rolland, David d’Angers, Paul Delaroche, mais aussi Jean-Auguste-Dominique Ingres. 

Loué pour son talent de son vivant, Hébert reçoit nombre de commandes officielles sous le Second empire et sera lui-même Directeur de la Villa Médicis. Il s’éteint à 91 ans dans sa demeure de La Tronche (38), devenue aujourd’hui Musée Hébert.

Plusieurs œuvres du peintre sont visibles dans le Château de Sassenage, aujourd’hui encore. Spécialiste du portrait féminin, il représente majoritairement des femmes aux regards nostalgiques, dans des tons modulés.

« Hébert ne fut pas un portraitiste à proprement dire. Il peignit des femmes quand elles lui plaisaient et je lui connais peu de portraits d’hommes… Amour du modèle, amour de son art, voilà les deux secrets du niveau extraordinairement élevé de ses toiles ». Joseph Peladan, écrivain et critique d’art, Ernest Hébert, Paris, 1910, cité dans le catalogue d’exposition « L’aristocrate et la Chambre noire, Raymond de Bérenger, Marquis de Sassenage » du Musée Hébert, 2009.

Lucie par Hébert

Lucie de Bérenger, croquis d’Ernest Hébert, 19e siècle ©  Etienne Eymard Duvernay / Château de Sassenage / Collections

Lucie et Raymond de Bérenger deviennent parents d'un petit Raymond-Pierre de Bérenger en 1872, dernier Marquis de la Maison et futur époux de la piquante Pierrette-Elisa.


Le parc du Château au fil des siècles

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© Etienne Eymard Duvernay / Château de Sassenage

Début 17e, les seigneurs de Sassenage font réaliser ici un jardin à l’italienne, avec de vastes parterres, une grotte peinte ornée de statues, ainsi que  des jeux d’eau. Cet ensemble paysager aurait été conservé jusqu’à la construction du Château en 1662, et laisse place à un jardin à la française.

Etabli à la même période que celui du Château de Versailles, il comportait un labyrinthe, des parterres de buis taillés de différentes formes, des fontaines et jets d’eau, ainsi qu’un petit pavillon. L’hiver, on plaçait dans l’orangerie du Château les orangers et autres arbres craignant le froid.

En 1780 un jardin anglais remplace celui à la française. Finies les formes géométriques et la rigueur, place à la nature libre et sauvage ! En 1853 le Marquis redessine tout le parc du Château dans le style anglais afin de créer une atmosphère romantique et des points de vue poétiques sur les massifs du Vercors et de la Chartreuse : plus de 3000 arbres et arbustes sont alors plantés, dont le majestueux Cèdre du Liban.

Après une étude scientifique poussée et l'élaboration du plan de gestion, l'ensemble du parc a bénéficié d'une restauration entre 2017 et 2019. La restauration du parc représente un double enjeu historique et écologique, avec la prise en compte d'un environnement en perpétuelle mutation.

Photo du bandeau © Christophe Huant / Parc du Château de Sassenage


CHÂTEAU DE SASSENAGE

Allée du Château - 38360 Sassenage

Tél. : 04 38 02 12 04

Visite du Château (visites guidées uniquement) :

  • chaque premier dimanche du mois à 10h30, sur réservation
  • du 14 juillet au 15 août : départs à 15h, 16h et 17h du dimanche au jeudi (les mardis à 15h sont réservés aux visites enfants)

Accès au parc :

Accès libre toute l'année du lundi au vendredi de 9h à 17h30.
Le dimanche de 14h à 17h du 14 juillet au 15 août 2019.